L’ère des champions bancaires africains

L’ère des champions bancaires africains

Le 11 octobre 2025, une conférence en ligne organisée par YASA (Young African Strategic Alliance) a réuni trois figures du secteur bancaire africain autour d’un thème majeur : « L’Ère des Champions Bancaires Africains : transformer le retrait des banques occidentales en levier de développement stratégique. ». Sous la modération d’Adama Wade (Financial Afrik), Dr Gervais Atta (Atlantic Group), Daouda Coulibaly (Attijari West Africa) et Fabrice Vossa (Vista Bank France) ont débattu de la souveraineté financière, de la digitalisation et du rôle croissant des banques locales.

Dès l’ouverture, le ton était donné : le départ des grandes banques européennes d’Afrique est une opportunité historique. « Ce n’est pas la fin, mais le début de la souveraineté financière africaine », a déclaré Dr Atta, appelant à la consolidation des institutions africaines. Pour Coulibaly, « il faut transformer ces rachats en bijoux et apprendre à bien gérer nos propres structures. »
Les intervenants ont insisté sur la nécessité de bâtir un modèle bancaire africain, reposant sur trois piliers : digitalisation, inclusion financière et ingénierie adaptée aux réalités locales.

La digitalisation, perçue comme moteur d’inclusion, transforme déjà le secteur : ouverture de comptes à distance, paiements instantanés et interopérabilité monétaire dans l’espace UEMOA.
Fabrice Vossa a illustré cette avancée : « Avant, une transaction entre le Togo et la Côte d’Ivoire prenait 48 h ; aujourd’hui, elle est instantanée. » Mais, comme le rappelle Dr Atta, cette révolution nécessite une éducation numérique et des infrastructures accessibles à tous.

Autre enjeu clé : le financement des PME. Les entrepreneurs africains peinent encore à accéder au crédit. Coulibaly souligne que « le coût du risque est la clé : plus les PME seront structurées, plus les taux baisseront ». Des instruments de garantie et un accompagnement technique sont essentiels pour restaurer la confiance entre banques et entreprises.

Face à la présence grandissante de la Chine et du Moyen-Orient, les panélistes prônent une approche lucide : « Nous n’avons pas besoin d’attendre, mais de choisir nos partenariats », a affirmé Vossa.
Dr Atta, lui, appelle à une consolidation du secteur bancaire africain, encore trop fragmenté pour financer de grands projets.

En conclusion, les intervenants ont lancé un appel à la jeunesse africaine : se former, anticiper et bâtir l’avenir du continent. « Le retrait des banques européennes n’est pas une perte, c’est notre chance », a résumé Dr Atta.
Cette conférence, suivie par plus de 60 participants, a confirmé une conviction partagée : l’Afrique n’assiste plus à sa transformation, elle la conduit.

Lou Youzan

Geneva AI Showcase & Exchange à Genève

Le 3 octobre 2025 à Genève, j’ai eu le plaisir de participer au Geneva AI Showcase & Exchange, dans le cadre des Swiss {ai} Weeks. Cet événement visait à rapprocher l’innovation technologique, le monde académique et les acteurs de terrain, afin de réfléchir ensemble à comment l’IA peut générer de l’impact concret dans des secteurs variés. Les Swiss {ai} Weeks sont une initiative nationale qui se tient du 1ᵉʳ septembre au 5 octobre 2025, et qui rassemble hackathons, conférences, ateliers et rencontres autour de l’intelligence artificielle . L’idée est de faire le pont entre la recherche et son application sociétale, en promouvant une IA « made in Switzerland », transparente, éthique et ouverte. Plus de 55 organisations suisses sont engagées dans cette dynamique collective. Dans ce cadre, le Geneva AI Showcase & Exchange s’est imposé comme une plateforme d’échanges concrets où chercheurs, innovateurs et praticiens peuvent partager des cas d’usage, des défis et des perspectives. 

Au cours de l’événement, plusieurs projets inspirants ont été mis en avant par des professionnels et des chercheurs, illustrant des applications concrètes de l’IA dans différents secteurs : 

  • Benoit Morelle – LevelAid.ai : une plateforme utilisant l’IA pour améliorer les négociations climatiques lors des conférences internationales (COP). Cet outil vise à faciliter la structuration des priorités et à identifier des terrains d’entente afin de rendre les négociations plus inclusives et efficaces. 
  • Shaun Lake – Centre du commerce international (ITC) : un projet d’agent conversationnel intelligent conçu pour soutenir les petits exploitants agricoles. L’objectif est de relever les défis techniques du déploiement d’une IA accessible aux agriculteurs, afin de leur fournir des conseils personnalisés et immédiats pour améliorer leurs pratiques et leurs récoltes. 
  • Adriana De Oro – Geneva Innovation Movement : un chatbot alimenté par l’IA, conçu pour conseiller sur la valeur relationnelle et encourager l’innovation collaborative au sein des organisations. Ce chatbot a pour ambition de guider les utilisateurs dans le renforcement des collaborations et des échanges, en valorisant les interactions humaines dans les processus d’innovation. 
  • Jean-Louis Racine – Clean Cooking Alliance : l’utilisation de l’IA pour mieux comprendre les besoins des utilisateurs de solutions de cuisson propre. Grâce à l’analyse intelligente de données d’usage et de retours du terrain, ce projet aide à identifier des pistes d’innovation pour diffuser plus largement des méthodes de cuisson écologiques, efficaces et adaptées aux besoins des communautés. 

Les échanges qui ont suivi ces présentations ont mis en lumière des défis communs liés à la mise en œuvre de l’IA sur le terrain. Que ce soit dans la lutte contre le changement climatique, dans l’agriculture, l’innovation sociale ou l’énergie, les intervenants ont souligné l’importance de passer de prototypes prometteurs à une échelle plus large. Le défi du passage à l’échelle englobe non seulement des questions techniques (infrastructure, volume de données, fiabilité des modèles), mais aussi la nécessité d’impliquer les utilisateurs finaux et de démontrer une création de valeur tangible. En effet, déployer une IA efficace implique de s’assurer qu’elle répond à un besoin réel, qu’elle s’intègre bien dans le contexte local et qu’elle apporte un bénéfice clair par rapport aux méthodes existantes. Malgré ces défis, le ton général de l’événement était à l’optimisme et à la collaboration. Les participants ont partagé des perspectives sur la manière d’adapter les solutions d’IA aux contraintes du terrain et de favoriser l’échange de bonnes pratiques entre secteurs. L’un des points marquants a été la reconnaissance que les leçons apprises dans un domaine (par exemple l’agriculture) peuvent inspirer des approches dans un autre (comme le climat ou la santé). Cela souligne l’importance d’événements transdisciplinaires comme celui-ci, qui encouragent la fertilisation croisée des idées. 

En tant que participante passionnée par le potentiel de l’IA, cette expérience au Geneva AI Showcase & Exchange s’est révélée particulièrement enrichissante. J’ai pu constater de près comment des experts de divers horizons s’attaquent aux grands défis de notre époque grâce à l’intelligence artificielle, tout en restant conscients des obstacles à surmonter. Ce genre d’initiative joue un rôle crucial pour rassembler une communauté autour de l’innovation responsable et catalyser de nouvelles idées. 

Plus largement, cette expérience m’a confortée dans l’idée que l’avenir de l’IA se construira dans la collaboration et la pluralité des regards. À l’heure où les frontières entre technologie, société et éthique s’entrecroisent, il devient essentiel de continuer à créer des espaces de dialogue comme celui-ci des espaces où l’humain reste au centre. Car c’est en conjuguant innovation et responsabilité que l’intelligence artificielle pourra réellement devenir un moteur de progrès partagé. 

Lou Youzan  

Retour sur VivaTech 2025 à Paris

Du 11 au 14 juin 2025, j’ai eu la chance de participer à la neuvième édition de Viva Technology, le plus grand salon européen consacré à l’innovation, à Paris Expo Porte de Versailles
J’y étais en tant que cadreuse vidéo pour 24h00.info, au plus près des stands, des conférences et des entrepreneurs qui façonnent le futur. Cette année, VivaTech a battu tous les records : 180 000 visiteurs en quatre jours, 14 000 startups, 3 600 investisseurs et des participants venus de 171 pays
C’est simple : Paris s’est transformé en véritable capitale mondiale de la technologie. 

Sur scène, des personnalités emblématiques comme Jensen Huang (CEO de NVIDIA), Arthur Mensch (CEO de Mistral AI) et le président Emmanuel Macron ont partagé leurs visions de l’avenir. Dans les allées, 50 pavillons nationaux présentaient l’effervescence technologique de pays du monde entier : le Canada (invité d’honneur 2025), le Japon, l’Inde, le Nigeria… 
« Cette 9e édition a dépassé toutes nos attentes », a déclaré Maurice Lévy, co-président de VivaTech. Rendez-vous est déjà pris pour le 10e anniversaire, du 17 au 20 juin 2026

Difficile de passer à côté : l’intelligence artificielle (IA) a été la grande vedette de cette édition. Près de 40 % des exposants proposaient des solutions liées à l’IA. On y trouvait de tout : des robots autonomes, des avatars vidéo générés par IA, des interfaces cerveau-machine, et même des outils d’aide à la santé ou à l’éducation. Des startups comme Habs (le “Neuralink français”) ou Argil, spécialisée dans les avatars intelligents, ont attiré toutes les attentions. Cette omniprésence de l’IA montre bien à quel point elle est devenue le moteur de l’innovation mondiale, adoptée aujourd’hui par 85 % des entreprises présentes à VivaTech. Un espace baptisé Impact Bridge mettait aussi en lumière des projets à impact positif pour la santé, le climat, ou encore l’éducation. Un rappel essentiel : la technologie doit avant tout servir l’humain et la planète. VivaTech, c’est aussi le rendez-vous des jeunes pousses
Cette année, le prix de la Startup Innovation of the Year a été décerné à Chipiron, une startup française qui développe une IRM portable et abordable, basé sur une technologie quantique. Une avancée prometteuse qui pourrait rendre l’imagerie médicale accessible à tous. Les autres finalistes ont eux aussi impressionné : des lunettes connectées pour les malvoyants, des puces photoniques révolutionnaires, des procédés pour transformer les déchets miniers en puits de carbone, et même des micro-robots spatiaux
Des idées qui semblaient sorties d’un film de science-fiction, mais qui existent bel et bien. 

Ce que je retiens surtout de cette expérience, ce sont les rencontres exceptionnelles avec des acteurs africains et afro-descendants qui innovent et inspirent : 

  • Lansana Keita, fondateur de Webz@li (Guinée) 
  • Adrien Davin, fondateur de Dreane Immo (Gabon) 
  • Pape Ammadou Mbodj, CEO de Amso Care (Sénégal) 
  • Maïmouna Touré, fondatrice de Quantech.Solutions (Côte d’Ivoire) 
  • Dr Parfait Touré, CEO de YODAN (Côte d’Ivoire) 
  • Et l’équipe de Beekee (Genève), qui propose des solutions éducatives connectées. 

Ces entrepreneurs incarnent une Afrique confiante, créative et tournée vers l’avenir
Leur énergie, leurs idées et leur engagement m’ont profondément inspirée. L’Afrique n’est plus spectatrice du progrès : elle en devient l’un des moteurs les plus puissants

VivaTech 2025 a été pour moi une aventure inoubliable. En tant que cadreuse vidéo, j’ai pu capter des moments uniques, des sourires, des échanges, des idées en mouvement. Mais au-delà des images, c’est l’esprit de collaboration et de passion qui m’a le plus marquée. Ces quatre jours m’ont permis d’approfondir mes compétences techniques en vidéo, mais aussi de m’ouvrir encore plus à la diversité des innovations venues d’Afrique et du monde. 
J’ai compris que l’innovation n’est pas qu’une affaire de technologie : c’est d’abord une affaire de vision, d’humain et de courage.  

VivaTech 2025 restera une expérience fondatrice, un moment d’inspiration et d’apprentissage. Entre la vague d’intelligence artificielle, les innovations à impact et les rencontres humaines, ce salon m’a rappelé une chose : L’Afrique a toute sa place dans la révolution technologique mondiale non pas en observatrice, mais en architecte de son propre avenir. 

 Lou Youzan 

4ᵉ édition de France Quantum à Paris

Le 10 juin 2025, j’étais à Station F (Paris) pour la 4ᵉ édition de France Quantum, en mission pour 24H00.info. Ce rendez-vous annuel a une ambition claire : accélérer l’innovation quantique et renforcer la souveraineté technologique européenne. Chercheurs, industriels, investisseurs et institutions se sont réunis pour tracer les contours du futur, celui où le quantique devient un levier stratégique pour la France et l’Europe. 

Lors de la table ronde “Strategic Autonomy”, cinq leaders européens (CEA, Renault Group, Crédit Agricole, EDF, Systematic) ont insisté sur l’importance d’une coopération intersectorielle plutôt que d’une compétition isolée. Du calcul quantique appliqué à l’énergie et à la mobilité jusqu’à la finance prédictive, tous ont souligné l’urgence de mettre les capacités quantiques au service des filières industrielles européennes. Le projet PROQCIMA a été cité comme un modèle de mutualisation et d’ouverture des ressources de calcul à grande échelle. 

Une autre session stratégique a porté sur les startups quantiques post-Series B, animée par Emily Meads, Manjari Chandran, Richard Menneveux et Adrien Muller. Après une hausse de 50 % du financement privé entre 2023 et 2024, les investisseurs se tournent désormais vers les sociétés capables de passer du laboratoire au marché. Logiciels quantiques, orchestration, intégration HPC : les opportunités sont là, mais les risques technologiques demeurent. 
Les experts appellent à un écosystème public-privé renforcé, soutenu par Bpifrance et le plan France 2030, pour sécuriser ces phases critiques. 

Du Côté des recherches, Jean-Philip Piquemal, cofondateur de Qubit Pharmaceuticals, a reçu un Honorary Award pour ses travaux reliant le quantique à la découverte pharmaceutique, symbole d’un quantique au service de la santé et du bien commun.  

Alors que l’Allemagne investit 3 milliards $ dans son Quantum Technologies Action Plan, la France trace sa voie : fédérer, industrialiser et rendre le quantique accessible. 
France Quantum 2025 a confirmé une dynamique forte : celle d’une Europe qui avance, unie, vers la maîtrise technologique et la souveraineté numérique. 

En clôture, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a rappelé l’intégration du quantique dans la stratégie de défense nationale, soulignant ses applications dans la communication sécurisée et la simulation. Sous le haut patronage du président Macron, cette prise de position confirme : le quantique est désormais un enjeu stratégique d’État

France Quantum 2025 n’a pas seulement célébré une technologie : il a affirmé une vision. Celle d’un quantique utile, souverain et collectif, à la croisée de la science, de l’industrie et de la société. 
Le futur quantique s’écrit maintenant et la France en est l’un des auteurs les plus inspirés. 

Lou Youzan  

Forum Entreprendre dans la Culture 2025 à Paris

Le 3 juillet 2025, j’ai eu le plaisir d’assister à la 11ᵉ édition du Forum Entreprendre dans la Culture, organisée sur le magnifique campus de l’ENS Architecture Paris-Belleville. Un événement riche en idées, en partages et en découvertes, réunissant les acteurs de la culture, des industries créatives et de la tech, autour d’un même enjeu : penser la culture comme levier de transformation sociale et d’innovation responsable. Entre conférences, ateliers et rencontres, ce forum a rappelé combien la culture reste un espace vivant de réflexion et d’expérimentation collective

La table ronde « Création humaine vs contenus synthétiques » a ouvert le débat sur un sujet brûlant : comment protéger la visibilité des œuvres humaines à l’heure où les contenus générés par IA se multiplient ? 

Les intervenants ont proposé plusieurs pistes concrètes : 

  • Identifier la création humaine dans les flux numériques ; 
  • Valoriser les œuvres originales ; 
  • Créer des labels et référentiels pour authentifier la production artistique. 

Photographes, journalistes, musiciens, artistes visuels : tous partagent la même préoccupation. L’enjeu n’est pas de rejeter l’IA, mais de préserver l’unicité du geste créatif dans un environnement où la machine devient parfois indiscernable de l’humain. 

L’atelier « L’IA au service de la découvrabilité et de l’exploration des collections » a montré le potentiel de l’intelligence artificielle pour ouvrir les patrimoines culturels à de nouveaux publics
Trois projets exemplaires ont été présentés : 

  • La Philharmonie des savoirs (Philharmonie de Paris), qui indexe des archives sonores grâce à l’IA pour faciliter leur recherche ; 
  • HikarIA, développé par Teklia et le musée Guimet, capable d’analyser des milliers de photos anciennes du Japon, de générer des légendes et d’améliorer l’accès aux collections ; 
  • Gallica Images (BnF), qui enrichit la recherche visuelle dans la bibliothèque numérique nationale. 

Ces projets démontrent que l’IA peut accélérer la diffusion du patrimoine tout en posant des défis : gestion des biais, fiabilité des données et respect de l’éthique culturelle. 

 L’atelier-démo « Sensibilisation aux outils d’IA », animé par Dorian Bardavid (ministère de la Culture), proposait une initiation ludique à la création générative. 
Les participants ont expérimenté : 

  • La création d’images assistée par IA
  • La rédaction automatique de textes
  • Et surtout, l’art du prompting, ou comment formuler une requête efficace. 

Cet atelier a permis de démystifier l’IA et de la repositionner comme un outil créatif au service de l’humain, à condition de l’utiliser avec conscience et responsabilité. 

Entre exploration patrimoniale, réflexion éthique et sensibilisation pratique, le Forum 2025 a dressé un panorama complet des transformations culturelles à l’ère de l’intelligence artificielle. Loin d’une opposition simpliste “IA contre-culture”, le forum a révélé les synergies possibles entre technologie et créativité. L’intelligence artificielle, bien encadrée, peut devenir un instrument de médiation, de transmission et de valorisation des œuvres culturelles. 

En somme, le futur de la culture ne s’écrit pas contre l’IA, mais avec elle à condition que l’humain en reste le cœur battant. 

Lou Youzan  

RAISE Summit 2025 à Paris

Les 8 et 9 juillet 2025, le Carrousel du Louvre s’est transformé en véritable épicentre mondial de l’intelligence artificielle à l’occasion du RAISE Summit, un événement rassemblant plus de 6 000 participants et 250 intervenants internationaux. Créé par Hadrien de Cournon et Henri Delahaye, le RAISE Summit se positionne comme un pont entre recherche, industrie et innovation. Sa mission : faire passer l’IA du concept à l’usage, à travers des cas concrets, des échanges stratégiques et une compétition internationale de startups.  J’y étais pour 24H00.info, plongée au cœur d’un écosystème où impact, innovation et ambition se conjuguent avec énergie. 

Le sommet s’est articulé autour de trois grands axes : 

  • Innovation & transformation, avec des cas d’usage partagés par Dassault, LVMH ou L’Oréal
  • Technologie & infrastructure, avec les interventions remarquées d’Arthur Mensch (Mistral AI) et Jonathan Ross (Groq)
  • Financement & enjeux socio-économiques, explorant la place du capital dans une IA responsable et durable. 

Une ambition claire se dégage : affirmer la position de la France dans la course mondiale à l’IA, tout en fédérant startups, grands groupes, chercheurs et investisseurs autour d’une vision commune. 

La scène du RAISE Summit a accueilli plusieurs figures emblématiques : Eric Schmidt (ex-CEO de Google), Aravind Srinivas (fondateur de Perplexity AI), Jonathan Ross (Groq) et Arthur Mensch (Mistral AI). Les débats ont mis en lumière les dynamiques stratégiques transatlantiques du secteur, notamment une rumeur de partenariat entre Groq et Mistral AI, symbole d’une Europe de plus en plus intégrée dans le jeu mondial.  Parmi les interventions marquantes, celle de Jonathan Ross, fondateur de Groq, a captivé l’auditoire : « Les gens ne veulent pas acheter des puces, ils veulent exécuter des logiciels, rapidement et à moindre coût. »Groq développe des processeurs IA ultra-performants conçus pour exécuter les modèles de langage avec une rapidité et une efficacité inégalée. L’entreprise vient d’implanter son camp de base européen à Helsinki, affirmant ainsi sa volonté d’offrir aux institutions du continent des solutions souveraines et locales. Un choix qui illustre parfaitement l’un des messages-clés du RAISE Summit : l’Europe peut être un acteur fort et indépendant de l’IA mondiale. 

 La compétition “RAISE the Stakes” a réuni plus de 1 100 startups IA issues de 67 pays.  Le 1er prix mondial a été remporté par Hirundo, grâce à sa technologie d’“unlearning machine”, capable de faire “oublier” à une IA des données biaisées ou sensibles, une innovation majeure, saluée par un jury prestigieux composé de Sequoia, NVIDIA, OpenAI et Google.  

Une victoire symbolique : celle d’une IA plus éthique, maîtrisée et responsable

Le RAISE Summit a aussi été l’occasion de dresser un état des lieux de la position française dans l’IA mondiale. Si la France bénéficie d’atouts indéniables excellence académique, talents, écosystème dynamique elle fait face à trois défis majeurs : 

  • Un retard de financement privé, malgré un fort soutien public ; 
  • Une concurrence mondiale intense, notamment avec les États-Unis et leur Chips and Science Act (52,7 Mds $) ; 
  • Des enjeux réglementaires autour de l’IA Act européen, qui doivent trouver un équilibre entre innovation et protection. 

« L’IA, c’est un peu comme Internet en 1995 : tout va très vite, il faut savoir se positionner intelligemment », résume Hadrien de Cournon. 

Le RAISE Summit 2025 a confirmé que Paris n’est pas seulement observatrice du futur de l’IA, elle en est l’un des moteurs. En réunissant les plus grands acteurs mondiaux, en célébrant les jeunes pousses innovantes et en portant haut la voix d’une IA souveraine, éthique et ambitieuse, la capitale française s’impose comme un hub incontournable de l’intelligence artificielle mondiale

Rendez-vous est déjà pris pour juillet 2026 une nouvelle édition attendue, où l’Europe continuera d’affirmer sa place dans la grande course de l’intelligence artificielle. 

Lou Youzan

Quand la Tech soigne, inspire et connecte

« Le futur de la santé se construit ici, à la croisée de la technologie, de l’innovation et de l’humain. » 

Le vendredi 20 juin 2025, j’ai eu le plaisir de participer à Built to Heal, un afterwork organisé par YASSA — Youth Alliance for Sustainable Solutions for Africa, à l’ESCP Business School – Campus Montparnasse. Un rendez-vous aussi inspirant qu’audacieux, où la digitalisation des soins et l’équité en santé ont été placées au cœur des débats sur l’avenir du bien-être en Afrique et dans la diaspora. 

Built to Heal n’était pas un simple événement de networking, c’était un laboratoire d’idées, un espace d’expérimentation où les participants devenaient de véritables acteurs du changement. Limité à 60 invités soigneusement sélectionnés entrepreneurs, chercheurs, investisseurs, étudiants et passionnés de healthtech , le meetup reposait sur un format original : tester, débattre et voter pour les solutions e-santé les plus prometteuses. Ce cadre intimiste a permis des échanges authentiques et profonds, loin du tumulte des grandes conférences. 

L’objectif : identifier et soutenir des innovations capables de transformer durablement les systèmes de santé africains. 

Tout au long de la soirée, plusieurs startups healthtech issues du continent et de la diaspora ont présenté leurs projets : plateformes de télémédecine, outils d’intelligence artificielle pour le diagnostic précoce, applications mobiles de suivi communautaire, ou encore solutions d’accès simplifié aux soins. Les discussions ont été animées, pertinentes et souvent émouvantes. 
Elles tournaient autour de trois questions clés : 

  • Comment rendre les soins plus accessibles grâce au numérique ? 
    L’usage des technologies doit aller au-delà de la simple connectivité : il s’agit d’adapter les outils aux réalités locales et culturelles. 
  • Quels modèles peuvent réduire les inégalités en santé ? 
    Subventions innovantes, inclusion des zones rurales, partenariats public-privé… le changement ne viendra que d’une approche collective. 
  • Quel rôle pour la diaspora africaine ? 
    Porteuse de savoirs, de capitaux et de réseaux, la diaspora a un rôle stratégique pour accélérer la transformation médicale du continent. 

L’un des messages forts de Built to Heal était clair : L’Afrique n’est pas en retard, elle invente ses propres modèles. À travers les témoignages d’entrepreneurs et de chercheurs, on mesure combien le continent est un terrain fertile pour des solutions à fort impact social : 

  • Applications de m-santé pour les zones isolées, 
  • Capteurs médicaux low-cost adaptés aux réalités climatiques, 
  • Formations en ligne pour les personnels de santé, 
  • Data médicale sécurisée pour une meilleure planification publique. 

Ces innovations ne sont pas des copies des modèles occidentaux : elles naissent de besoins concrets, d’une approche frugale et d’une créativité résiliente. 

“Built to Heal” illustre une conviction profonde : L’innovation n’a de sens que si elle soigne, relie et humanise. 

En réunissant des profils aussi variés qu’engagés, YASSA a su créer une synergie rare entre technologie, impact et inclusion
L’événement a montré que la santé numérique n’est pas une fin en soi, mais un levier pour construire des systèmes plus justes, solidaires et durables. Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’énergie contagieuse qui se dégageait de la salle. Des rires, des débats passionnés, des idées qui fusent et surtout, une certitude partagée : celle qu’ensemble, nous pouvons bâtir un futur de la santé plus juste et plus connecté. 

Built to Heal fut bien plus qu’une rencontre. C’était un moment de connexion, d’inspiration et de co-création. La preuve qu’en unissant nos compétences et nos visions, nous pouvons bâtir des ponts entre les continents et surtout, imaginer un futur où chaque innovation porte en elle une part d’humanité. 

Lou Youzan 

Nexus Luxembourg 2025 avec la Founder Family

Les 17 et 18 juin 2025, le Luxembourg s’est imposé comme le cœur battant de l’Europe numérique à l’occasion du Nexus Luxembourg 2025, sommet dédié à la finance digitale, à l’intelligence artificielle et à la souveraineté technologique. Plus de 6 500 participants, 300 startups et 200 intervenants ont pris part à ce rendez-vous stratégique organisé au cœur de la capitale, avec le soutien du gouvernement luxembourgeois, de la Chambre de Commerce et de Luxinnovation

Dès l’ouverture, le Premier ministre Luc Frieden et le ministre des Affaires étrangères Xavier Bettel ont posé le ton : l’avenir numérique de l’Europe doit reposer sur l’ouverture, la collaboration internationale et la diversité. « Nos différences sont des forces, pas des faiblesses », a rappelé Xavier Bettel. Un message fort dans un contexte géopolitique où la souveraineté numérique européenne devient un enjeu stratégique. 

Parmi les annonces phares du sommet : la signature d’un partenariat stratégique entre le gouvernement luxembourgeois et Mistral AI, la startup française devenue symbole de l’IA souveraine européenne. Le Premier ministre Luc Frieden a officialisé l’ouverture prochaine de bureaux Mistral AI à Luxembourg, marquant la volonté du pays de devenir un centre européen de développement en IA. Les projets porteront sur l’intégration de solutions d’IA dans les services publics et la création d’un écosystème local de confiance, fondé sur l’hébergement de données sur le sol luxembourgeois. « En choisissant Mistral, nous affirmons notre engagement pour une autonomie technologique européenne », a souligné le cofondateur Arthur Mensch. Ce partenariat symbolise la vision d’une Europe capable de construire ses propres infrastructures technologiques, tout en restant ouverte à la coopération internationale. 

Autre moment marquant : l’annonce du ministre des Finances Gilles Roth, confirmant que le Luxembourg a émis son premier bon du Trésor 100 % numérique via la blockchain. Une première en Europe, qui place le pays à la pointe de la finance décentralisée institutionnelle. Les panels de Nexus ont également exploré l’avenir du Web3, des actifs tokenisés et des monnaies numériques souveraines
Brian Armstrong, CEO de Coinbase, a appelé l’Europe à innover dans les stablecoins et l’euro numérique, sous peine de voir sa monnaie perdre en influence. Ces discussions montrent une Europe prête à s’affirmer dans le paysage mondial des technologies financières, en conciliant innovation, transparence et régulation intelligente

Au-delà de la technologie, Nexus 2025 a rappelé que l’Europe doit construire un modèle numérique fondé sur la confiance, la sécurité et l’inclusion. Les responsables européens présents ont insisté sur une régulation qui encourage l’innovation sans la brider, et sur la nécessité de former les citoyens aux compétences numériques. 

« Nous voulons des marchés ouverts, des standards ouverts… et des esprits ouverts. » Maria Luís Albuquerque 

La cérémonie de clôture marquée par le discours de la commissaire européenne aux services financiers, Maria Luís Albuquerque, intitulé “Building Europe’s Digital Future : Innovation, Investment, Inclusion.” Dans un ton visionnaire, elle a défendu une Europe qui ne subit pas la révolution numérique, mais la conduit

« Le secteur financier européen ne doit pas suivre la révolution numérique, il doit la piloter. » 

Son message s’articule autour de trois piliers : 

  • L’innovation, avec le futur Financial Data Access Regulation (FiDA), qui ouvrira un accès sécurisé aux données financières pour stimuler la concurrence et la création de services bancaires intelligents. 
  • L’investissement, avec un appel à une mobilisation du capital public et privé pour soutenir les startups fintech, les infrastructures de données et la formation des talents. 
  • L’inclusion, enfin, comme condition d’un progrès durable : accès universel aux services financiers, lutte contre les biais algorithmiques et renforcement de la confiance numérique. 

Elle a également salué l’entrée en vigueur de l’AI Act, premier cadre juridique mondial pour une IA éthique et responsable, rappelant que la compétitivité européenne doit aller de pair avec la protection des citoyens. « L’innovation sans inclusion n’est pas une avancée, c’est un risque. » 

En conclusion, Nexus Luxembourg 2025 a confirmé son rôle de catalyseur de la transformation numérique européenne
En réunissant commissaires européens, gouvernements, startups et géants de la tech, le sommet a mis en lumière une Europe qui avance confiante, pragmatique et unie

Entre innovation, éthique et souveraineté, le message est clair : l’Europe ne se contente plus d’observer la révolution numérique. Elle veut en être l’architecte

Lou Youzan  

Swissnex Quantum Summit 2025 à Genève

Le 13 octobre à Genève, le Swissnex Quantum Summit 2025 réunira les principaux acteurs de l’écosystème, au-delà des frontières et des secteurs, afin de discuter des moyens d’accélérer les avancées et de façonner l’économie quantique, de l’éducation et la recherche à la commercialisation et à la mise à l’échelle.
En reconnaissance du centenaire du développement de la mécanique quantique, l’ONU a déclaré 2025 « Année internationale de la science et de la technologie quantiques ». S’appuyant sur un siècle de recherche quantique, les récentes avancées nous ont amenés au seuil d’une nouvelle ère quantique. Afin de tirer parti des avantages de ces technologies transformatrices, les gouvernements, les universités et les entreprises du monde entier investissent massivement dans la recherche et l’innovation quantiques, ainsi que dans le développement des talents et de la main-d’œuvre.

Le Swissnex Quantum Summit explorera les meilleures pratiques pour construire des écosystèmes quantiques robustes aux niveaux local et national, et les relier au-delà des frontières. Ce sommet s’inscrit dans le cadre de la Swiss Quantum Week, une série d’événements organisés à Genève qui invitent le monde entier à découvrir l’excellence suisse en matière de recherche, d’innovation, d’éducation et de gouvernance dans le domaine quantique.

Programme et calendrier de l’événement

QIDiS 2025, le 14 Octobre 2025 à Genève

ID Quantique est fier de co-organiser le Quantum Industry Day in Switzerland 2025, qui se tiendra le 14 octobre 2025 au Centre international de conférences de Genève.

Organisé dans le cadre de la Swiss Quantum Week et de l’Année internationale de la science et de la technologie quantiques, cet événement rassemble des leaders du monde universitaire et industriel afin d’accélérer l’innovation quantique dans le monde réel. Rejoignez-nous à Genève pour nouer des contacts, collaborer et découvrir les dernières nouveautés en matière de technologie quantique.

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